Ville verte : une étude (Open university, Israël) évalue le bien-être selon le lieu de résidence

Zavit. Une nouvelle étude souligne l’importance d’un environnement sain et d’espaces verts pour notre bien-être dans notre lieu de résidence. Si la ville investit dans la propreté, un cercle vertueux se met en place, incitant les habitants à maintenir une propreté accrue.
Les villes vertes rendent-elles leurs habitants plus heureux ? Un article publié dans la revue « Ecology and Environment » montre les facteurs qui influencent la satisfaction des résidents selon leur lieu de résidence. Les conclusions des chercheurs, les docteurs Or Kersin et Shula Golden, du Centre d’études environnementales et de développement durable de l’Open University, montrent que l’homme vert n’est pas un cas isolé. « La qualité de l’environnement a un impact significatif sur la satisfaction selon le lieu de résidence », écrivent les auteurs de l’article. Rien ne vaut un cadre de vie agréable.
Comment mesurer la satisfaction liée à son lieu de vie ? Selon l’article, il s’agit d’un sentiment subjectif, influencé par la perception et les attentes des résidents vis-à-vis de leur lieu de résidence et de leur vie quotidienne. Mesurer cette satisfaction repose généralement sur un modèle intégrant les enjeux locaux et abordant des thèmes tels que la sécurité personnelle, la proximité de la nature, les transports en commun, la vie communautaire et la culture. Les auteurs soulignent que « mesurer la satisfaction des résidents et comprendre les principaux facteurs qui y contribuent permet aux autorités d’évaluer le potentiel d’amélioration des services locaux et les moyens d’attirer et de fidéliser les habitants ». Ils ajoutent que les décideurs pourront s’appuyer sur ces données pour promouvoir une stratégie urbaine judicieuse, bénéficiant d’un large soutien local et ne profitant pas uniquement aux groupes influents.
L’étude s’appuie sur les données des enquêtes du Bureau central des statistiques (CBSS) de 2014 et 2021, menées auprès de plus de 7000 répondants à chaque enquête. Les Drs Krasin et Golden ont extrait des questions des enquêtes et les ont regroupées. Par exemple, les questions « Êtes-vous satisfait(e) de la propreté de votre quartier résidentiel ? » et « Êtes-vous satisfait(e) de la quantité d’espaces verts, de jardins publics ou de parcs dans votre quartier résidentiel ? » ont été regroupées dans la catégorie « Qualité environnementale ». D’autres catégories de l’étude portaient sur la qualité des relations de voisinage et de communauté, la qualité des infrastructures de transport et le sentiment de sécurité personnelle. La relation entre les réponses et la réponse à la question spécifique : « En général, êtes-vous satisfait(e) de votre appartement ? » a ensuite été examinée. D’après les résultats, la satisfaction quant à la qualité de l’environnement était le facteur prédictif le plus important de la satisfaction quant au lieu de résidence.
La propreté, les espaces verts, le manque de bruit, la collecte des ordures et le niveau de pollution atmosphérique se sont également révélés importants. Les autres facteurs, tels que la qualité des transports publics et le sentiment de sécurité personnelle, malgré l’importance qui leur est généralement accordée, se sont avérés moins déterminants que le groupe « environnementale ».
Petit mais grand
L’étude a également révélé que vivre dans une petite ville de moins de 2 000 habitants double les chances d’être satisfait de son lieu de résidence. Cependant, cette information n’est pas pertinente pour la population israélienne, car la grande majorité des habitants vivent en ville – un chiffre en constante augmentation, parmi les plus élevés de l’OCDE. « L’importance accordée aux espaces verts s’explique par le lien avec un paysage naturel et verdoyant, plus que par les infrastructures urbaines », indique l’article.
De plus, l’importance des espaces verts pour la satisfaction a même augmenté entre la première et la deuxième enquête du CBS. Les chercheurs supposent que la pandémie de coronavirus et la nécessité de rester confinés pendant de longues périodes ont engendré cette appréciation des espaces verts à proximité du domicile. Un effet intéressant mis en évidence par Krasin et Golden dans les données du CBS est la forte influence de facteurs observables, tels que la propreté, sur la perception de la satisfaction des résidents. Un phénomène similaire, mentionné dans l’étude, se produit également à l’étranger, et notamment en Chine. Les facteurs non observables, comme la pollution atmosphérique – généralement moins connus ou moins sensibilisés des résidents – ont un impact moindre. Selon les chercheurs, cela explique la différence observée au sein du groupe de variables environnementales. Parallèlement, ils soulignent qu’il ne faut pas négliger les problèmes ayant une faible contribution à la satisfaction des résidents. L’exemple le plus frappant est la faible évaluation donnée aux transports publics.
« Conclure qu’il n’existe pas de lien fort entre la satisfaction à l’égard des transports publics et la satisfaction à l’égard du lieu de résidence ne justifie pas de ne pas investir dans la promotion des transports publics, compte tenu de leur importance objective majeure et incontestable pour la promotion de l’intérêt public urbain », précise l’article. Les Drs Krasin et Golden formulent deux recommandations applicables à la planification et à la gestion des villes. La première : densifier les villes et prévenir la construction de banlieues afin de préserver les espaces verts. Selon eux, même dans les grandes agglomérations denses, la satisfaction des habitants peut être accrue grâce à une plus grande disponibilité d’espaces verts. Il est également recommandé d’investir dans le nettoyage des villes, notamment les plus sales où le niveau de satisfaction en matière de propreté est faible.
Le bénéfice est double : d’une part, il s’agit d’un enjeu majeur pour la satisfaction des habitants, et un investissement conséquent peut s’avérer très rentable ; d’autre part, si la ville investit dans la propreté, un cercle vertueux se mettra en place, incitant les habitants à maintenir une meilleure propreté et permettant ainsi de réduire les ressources allouées à ce domaine. Les résultats de l’étude soulignent à quel point un environnement vert, propre et accessible n’est pas seulement un atout, mais un facteur déterminant de la qualité de vie des habitants. L’étude nous rappelle que les décideurs politiques peuvent améliorer le bien-être des habitants par des mesures relativement simples et, surtout, elle indique que la voie vers une ville où il fait bon vivre passe par un urbanisme qui place l’environnement et les citoyens au cœur des préoccupations.
Source agence Zavit







