A l’initiative du Pr Maoz Fine de l’Université Bar-Ilan en Israël, un nouveau centre de recherche va faciliter la coopération transnationale en matière de recherche sur les coraux. Israël va lancer ce projet commun avec les pays voisins de la mer Rouge pour étudier, surveiller et protéger les écosystèmes uniques de récifs coralliens de la mer Rouge.
Ce nouveau centre créé par le Pr Maoz Fine, biologiste marin, inclura des partenaires d’Arabie saoudite, d’Égypte, de Jordanie, d’Érythrée et du Soudan, du Yémen, d’Israël et de Djibouti. Il sera supervisé par l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL).
Les récifs coralliens, qui abritent des millions d’espèces marines, subissent le stress et périssent sous les effets du changement climatique et de l’impact au niveau local, de la pollution, de la surpêche et de dégradations. Mais récemment, un certain nombre d’études scientifiques indépendantes, entre autres du Pr Fine et de ses collègues, les Pr Anders Meibom, Dan Barshis et Chris Voolstra ont démontré que les récifs coralliens de la mer Rouge, y compris le golfe d’Aqaba, sont extrêmement résistants au stress induit par le réchauffement de la planète et à la hausse des températures de l’eau. Ce sont les coraux les plus susceptibles de survivre au réchauffement climatique en cours, qui cause déjà un blanchissement massif des coraux et une mortalité dans presque tous les autres récifs du monde.
Ils sont résistants à la hausse des températures de l’eau de mer parce qu’ils ont évolué dans des contextes géologiques avec une histoire environnementale unique dans la région depuis la dernière période glaciaire. Même s’ils sont capables de résister à l’impact direct du réchauffement climatique, les coraux font toujours face à de graves menaces, telles que la pisciculture, les écoulements agricoles, les rejets de déchets industriels et urbains et les futures activités de dessalement de l’eau de mer.
Selon les chercheurs, ces menaces peuvent être mieux traitées grâce à un partage des savoirs et à une coordination régionale, ce qui sera facilité par la création du Centre de recherche transnational de la mer Rouge. Il a été inauguré par le ministre suisse des Affaires étrangères en mars à Berne (Suisse) en présence de diplomates et de chercheurs de toute la région.
« La mer Rouge est relativement étroite et entourée de pays et de personnes qui dépendent directement du bien-être des récifs coralliens. En même temps, la proximité des zones urbaines et du tourisme par rapport au récif peut causer des dommages si nous ne le protégeons pas. Nous devons coordonner nos actions. Notre laboratoire de l’Université Bar-Ilan et de l’Institut interuniversitaire des sciences de la mer d’Eilat se concentrent sur la compréhension de la résilience et sur l’impact des perturbations locales sur cette résilience unique face au changement global », déclare le Pr Fine.
Ce centre interdisciplinaire réunira des scientifiques de chaque pays partenaire et un large éventail de disciplines : océanographie, biologie, génétique, écologie, géologie, protection de la nature, génie civil et environnemental… Le Centre utilisera directement les plates-formes de recherche existantes dans les différents pays partenaires, telles que l’Institut interuniversitaire pour les sciences marines d’Eilat et la Station maritime jordanienne dans le golfe d’Aqaba, ainsi que les infrastructures de recherche offertes par l’Université King Abdullah de Science et technologie en Arabie Saoudite. De nouvelles stations de surveillance seront également créées.
Le Centre surveillera et protégera les écosystèmes uniques des récifs coralliens de la mer Rouge en effectuant des recherches sur leur santé et leur biodiversité et en créant une plate-forme de recherche sur l’impact sur l’environnement des développements socio-économiques le long des rives de la mer Rouge, tels que l’agriculture, l’urbanisation, infrastructures côtières, pêche et industrialisation. La recherche fournira aux décideurs politiques et aux législateurs de la région des analyses scientifiques pour la prise de décision concernant les principaux développements de la société et les stratégies de protection de l’environnement.
Traduction/adaptation Esther Amar pour Israël Science Info