Deux importantes délégations de hauts représentants des grandes universités françaises se sont rendues récemment sur le campus de l’Université de Tel Aviv (UTA), les 24 et 28 novembre 2016. La première était organisée par Campus France, l’Agence nationale française pour la promotion de l’Education supérieure française à l’étranger, la seconde à l’initiative du ministère israélien de la science et des technologies et des ministères français des Affaires étrangères et de l’Education nationale, sous l’égide du Haut Conseil pour la Coopération scientifique et technologique France-Israël. Toutes deux avaient pour but l’accélération de la coopération avec l’Université de Tel Aviv, sous forme de programmes de doctorats conjoints, d’ateliers communs et d’échanges d’étudiants et de professeurs. Les deux délégations étaient accompagnées par Sébastien Linden, attaché de coopération scientifique et universitaire de l’Ambassade de France en Israël.
La délégation était composée de présidents et vice-présidents des plus grandes institutions universitaires françaises : les Pr Georges Haddad, Président de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, Jean-Pierre Vinel, Président de l’Université Toulouse III, Estelle Iacona Vice-présidente et Doyen pour la recherche de Centrale-Supélec, Jean-Luc Clément, conseiller du délégué pour les relations internationales du ministère de l’Education nationale, Marie-Caroline Saglioyatzimirsky, Doyen pour la recherche à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales, Edouard Husson, Vice-président de l’Université Paris Sciences et Lettres, Lionel Montagne, Vice-président de l’Université de Lille, Sciences and Technologies, Paul-Antoine Hervieux, Vice-président de l’Université de Strasbourg, et les Dr. Pierre-Olivier Couraud, directeur de recherche à l’INSERM et directeur de l’Institut Cochin et Daniel Riveline, directeur de Recherche au CNRS et à l’Institut de Génétique et de Biologie Moléculaire de l’Université de Strasbourg. La délégation était accompagnée par Dina Sorek, Ministre-Chef du département des affaires économiques et scientifiques à l’Ambassade d’Israël à Paris, et le Dr. David Harari, Président du Haut Conseil pour la Coopération scientifique et technologique France-Israël. Elle a rencontré le Pr Yoav Henis, Vice-président de l’Université de Tel Aviv pour la R&D et le Pr Yaron Oz, recteur.
« La moitié des 30 000 étudiants de l’Université de Tel-Aviv sont inscrits en 2e et 3e cycle. L’UTA comprend 9 facultés qui recouvrent tous les domaines de la connaissance et permettent la recherche interdisciplinaire. L’Ecole des Neurosciences emploie des professeurs venant de 7 facultés différentes, permettant aux étudiants toutes les combinaisons possible pour leurs programmes d’études et aux chercheurs de toutes les facultés de collaborer« , a déclaré le Pr Henis. Le centre des nanosciences fonctionne sur le même modèle multidisciplinaire et offre ses services à l’industrie. Le Pr Henis rappelle également que l’UTA est la première en Europe pour le nombre de bourses ERC aux jeunes chercheurs, et à la 9ème place mondiale pour le nombre de diplômés de premier cycle devenus créateurs de startups.
Le Pr Yaron Oz insiste sur le souhait prioritaire de l’UTA d’établir des programmes conjoints de doctorats avec des institutions étrangères. « Nous pouvons décider d’un domaine d’intérêt commun et investir un capital d’amorçage, comme nous le faisons avec les universités américaines ou avec l’Allemagne« .
Le Dr Harari indique que le Haut conseil France-Israël pour la science et la technologie, seul organisme gouvernemental qui finance actuellement la coopération universitaire France-Israël, met l’accent cette année sur les smart-cities, l’Université de Tel-Aviv possède justement un centre de recherche dans ce domaine.
Le Pr Georges Haddad, qui fut pendant plusieurs années président de la division de l’enseignement supérieur de l’UNESCO, a manifesté le souhait de voir la création d’une plateforme universitaire d’intérêt général France-Israël en faveur de la coopération avec le Tiers-Monde.
Les participants ont ensuite visité le Centre de Nanosciences et nanotechnologies de l’UTA avec le Pr Roy Beck-Barkai ainsi que l’Ecole de Physique et d’Astronomie avec le Pr Haim Sukowski et le Dr Michael Mrejen, en compagnie du Dr Dovi Poznansky ; puis l’Ecole des sciences mathématiques, où ils ont rencontré le directeur du Département des mathématiques appliquées, le Pr Nir Sochen, ainsi que le Pr Marc Teboulle. Des échanges d’étudiants ont été envisagés, notamment avec l’Ecole d’ingénieurs Centrale Supélec.
L’ensemble des participants s’est déclaré heureux de la visite, relevé l’énorme potentiel de coopération existant avec leurs universités respectives et ont affirmé être très intéressés par des échanges.
Dépasser la barrière de la langue
La délégation du 24 novembre était composée de Laurence Frabolot, directrice de la recherche et des relations internationales de l’EPHE (Ecole Pratique des Hautes Etudes), Stefan Seiler, directeur des relations internationales de l’Ecole d’Ingénieurs EPF, Abdeslam Mamoune, vice-président pour la formation de l’Université de Bretagne occidentale, le Prof. Franck Marmoz, doyen de la Faculté de Droit de l’Université Jean Moulin (Lyon III), Alida Sahli, directrice des relations internationales de l’Université Jean Moulin, Robert Sheratt, Université Jean Moulin, Gabrielle Costa, directrice des relations internationales de l’Université Sorbonne Paris Cité et Amy Greene, assistante du doyen de Sciences Po Paris chargée des relations internationales. Elle était accompagnée par Claire Jeannet, coordinatrice de Campus France, et ses membres ont rencontré Maureen Meyer Adiri, directrice de TAU International, l’école internationale de l’Université de Tel-Aviv et le recteur de l’Université, le Prof. Yaron Oz.
Maureen Meyer a tout d’abord présenté aux participants l’Ecole Internationale de l’UTA, et les différents programmes en anglais qu’elle propose pour les étudiants du monde entier. « L’UTA accueille en moyenne 2000 étudiants étrangers par an, y compris des doctorants et des post-doctorants, soit la moitié des étudiants internationaux qui arrivent dans le pays. Bien que les études de BA s’effectuent en hébreu, les diverses facultés offrent généralement des options en anglais, en particulier celles de Droit et de Gestion, le MBA de l’UTA étant entièrement en anglais. Les étudiants qui maitrisent mal cette langue, ce qui est souvent le cas des francophones, peuvent prendre des cours d’été d’anglais d’un mois et demi avant de commencer le semestre« .
Une expérience inédite pour les étudiants
« Dans les facultés scientifiques à partir du MA, les cours se déroulent an anglais dès qu’un participant le demande. De même, tous les PhD scientifiques sont écrits en anglais« , poursuit le Pr Yaron Oz, qui détaille ensuite les nouvelles orientations de l’université : science des données, neurosciences, villes intelligentes (Smart cities), en particulier dans le domaine de la cybersécurité, sciences de l’environnement et des transports intelligents, intégration de programmes de lettres dans les sections scientifiques etc. L’UTA travaille directement avec les entreprises, sous la forme notamment d’incubateurs et d’accélérateurs de startups présents sur le campus, encourage les cotutelles avec les institutions étrangères (un programme commun existe déjà avec l’ESPCI en France), et cherche à accroître le nombre de post-doctorats. « Nous sommes intéressés par tous les domaines que vous représentez et serons très heureux de collaborer« , a-t-il déclaré aux participants.
La délégation s’est ensuite séparée en 3 groupes, dont l’un a visité l’Ecole Porter d’études environnementales, le second STARTAU, le centre d’entreprenariat de l’Université, et le troisième la Faculté de Droit Buchman, en compagnie de Dorit Koskas, adjointe du Doyen de la Faculté.
Ces délégations font suite à la visite sur le campus de l’Université, la semaine dernière, du Président de l’Université Pierre et Marie Curie, première université de France, en passe d’être regroupée avec l’Université Paris-Sorbonne, dans le but également d’initier des coopérations entre les deux universités.
Auteur, Sivan Cohen-Wiesenfeld, PhD Rédactrice en chef de la newsletter Université de Tel-Aviv/AFAUTA