Après avoir montré le rôle clé des synapses dans la maladie d’Alzheimer (Israël Science Info N°13), voici que le Dr Inna Slutsky, de l’université de Tel Aviv, et son équipe ont découvert le mécanisme moléculaire qui déclenche l’hyperactivité des neurones du cerneau aux tous premiers stades de la maladie d’Alzheimer. L’équipe de chercheurs a montré que la protéine précurseur de l’amyloïde (APP), qui secrète la bêta-amyloïde, chaîne d’acides aminés, agit également comme récepteur de cette substance, se liant à elle et induisant ainsi une succession de signalisations qui induisent des “courts-circuits” dans le circuit de communication du cerveau. Comprendre enfin ce mécanisme va permettre d’améliorer de façon spectaculaire les possibilités de développer des traitements spécifiques pour restaurer la mémoire, la motricité et protéger le cerveau contre la dégénérescence. Le Dr Inna Slulsky, le Pr Joel Hirsch (TAU), le Pr Dominic Walsh (Université de Harvard), et le Pr Ehud Isacoff (Université de Californie à Berkeley) ont utilisé des techniques biophysiques ultra-sensibles basées sur le FRET (transfert d’énergie entre molécules fluorescences). Ils ont pu ainsi mettre à jour la liaison avec la bêta-amyloïde qui déclenche une modification du comportement de la molécule APP, conduisant à une augmentation du flux de calcium et à une plus grande libération de glutamate, c’est-à-dire, à l’hyperactivité du cerveau. La solution serait donc de trouver un moyen d’interférer dans cette liaison de la béta-amyloïde avec l’APP.
Cette étude a été publiée dans la revue Cell Reports en avril 2014.
Dans des travaux précédents publiés dans Nature Neuroscience en 2013, le Dr Inna Slutsky, aidée du postdoc Iftach Dolev et de la doctorante Hilla Fogel, avaient constaté que des modèles d’excitation électrique spécifiques (pics) envoyés sous forme de salves à haute fréquence ainsi que certaines propriétés spécifiques de filtrage des synapses (qui transfèrent l’information sous forme de pics) sont essentielles à la régulation de l’équilibre entre les protéines béta-amyloïdes 40 et 42. Les impulsions de haute fréquence sont fondamentales à la plasticité cérébrale, aux processus mnésiques et à l’encodage des informations.