Nouvelle étude : un environnement verdoyant réduit le risque de mortalité chez les patients cancéreux ou cardiaques

Zavit. Entre les immeubles, les routes et l’asphalte, on oublie parfois, qu’un arbre au coin de la rue, un petit jardin sous la maison ou un chemin ombragé peuvent faire la différence entre la vie et la mort. Une nouvelle étude israélienne révèle qu’un environnement verdoyant est non seulement agréable à l’œil et à l’esprit, mais qu’il peut aussi sauver des vies. Chez les personnes ayant survécu à un cancer et les patients cardiaques, le contact avec la nature réduit le risque de mortalité. Les données dressent un tableau surprenant et encourageant : le chemin de la guérison commence parfois simplement par la verdure environnante. Un environnement verdoyant présente de nombreux avantages, tels que la réduction du stress, l’amélioration de l’humeur, la diminution du risque de cancer, l’atténuation des symptômes post-traumatiques, et bien plus encore. De plus, des études récentes montrent que les sorties en pleine nature contribuent à la santé des personnes âgées en Israël et que la proximité de la nature a un effet positif sur la satisfaction liée au lieu de résidence. Une nouvelle étude révèle un lien positif entre les espaces verts et une réduction du risque de mortalité.

Autrement dit, l’arbre devant chez vous pourrait prolonger votre vie. Impact des espaces verts sur la réduction des risques de mortalité chez les survivants du cancer et des maladies cardiaques Les facteurs de risque des maladies cardiaques sont nombreux, certains facilement modifiables, d’autres plus complexes. « On ne peut pas facilement changer l’âge, la génétique et la situation matrimoniale ; en revanche, on peut agir sur le tabagisme et l’activité physique », explique Saar Ashri, doctorant en épidémiologie à la Faculté des sciences médicales Grey de l’Université de Tel Aviv, qui a mené l’étude sous la direction du Pr Yariv Gerber et d’autres collaborateurs. Selon lui, l’accès aux espaces verts nécessite parfois une modification de notre environnement de vie, ce qui est possible, mais pas toujours facile.

L’équipe de recherche a donc examiné l’effet d’un environnement verdoyant sur le risque de mortalité. « Nous avons étudié la relation entre l’exposition aux espaces verts dans l’environnement de vie et la mortalité au sein d’un groupe particulier : la population en cardio-oncologie. Il s’agit de personnes ayant survécu à un cancer et ayant ensuite subi un cathétérisme des artères coronaires. » « Les personnes ayant survécu à un cancer présentent un risque beaucoup plus élevé de maladie coronarienne, de mortalité par maladie coronarienne et de mortalité en général », explique-t-il. L’idée derrière cette étude est que ce groupe à risque, qui est doublement exposé, pourrait bénéficier d’un environnement verdoyant, ce qui améliorerait sa santé et ses chances de survie. L’étude a suivi environ 1300 personnes ayant survécu à un cancer et ayant subi un cathétérisme cardiaque au Centre médical Rabin entre 2004 et 2014, au sein de l’unité de cardiologie dirigée par le Pr Ran Kornovsky.

L’équipe de recherche a examiné le niveau de végétation de l’environnement des patients, de février à avril, à l’aide de l’analyse d’images satellites et de l’indice de densité de végétation non différentielle (NDVI). Eshri explique que l’indice au cœur du Gush Dan, par exemple au centre de Ramat Gan, est d’environ 0,1 ; ​​plus au nord, dans des villes de Sharon comme Kfar Saba, il atteint 0,12 à 0,15 ; et dans une zone rurale, comme Kerem Maharal au sud du Carmel, il se situe à 0,24. « L’une des innovations de notre méthodologie réside dans l’utilisation d’images satellites pour mesurer les espaces verts », ajoute-t-il. Les résultats de l’étude ont confirmé les attentes en établissant un lien entre un environnement résidentiel verdoyant et une réduction du risque de mortalité chez les sujets. Autrement dit, plus les survivants du cancer ayant subi un cathétérisme vivaient dans un environnement verdoyant, plus leurs chances de décès étaient faibles.

Une amélioration d’un écart-type de l’indice NDVI, soit une variation comparable à la différence entre Kfar Saba et Ramat Gan, augmentait les chances de survie d’environ 7 %. Eshri souligne que cette diminution du risque de mortalité concerne les décès d’origine cardiovasculaire. « Ces résultats mettent en évidence le potentiel de l’exposition aux espaces verts comme outil de réadaptation pour cette population. » Réduire les inégalités de santé et les mécanismes d’action des espaces verts sur l’organisme Il est intéressant de noter que l’analyse des résultats par niveau de revenu révèle qu’un environnement résidentiel verdoyant est plus bénéfique aux personnes issues de milieux socio-économiques défavorisés. « Le lien que nous avons observé était plus fort chez les sujets appartenant au tiers inférieur de la population, vivant dans des quartiers défavorisés », explique Eshri. Selon lui, ce résultat corrobore la théorie de l’équigénèse, selon laquelle l’environnement peut atténuer les problèmes de santé au sein d’une population ayant un accès limité aux services de santé.

Ainsi, la nature contribue à réduire les inégalités socio-économiques. D’après Eshri, l’exposition aux espaces verts est bénéfique pour l’organisme par divers mécanismes. Le premier est la réduction de l’exposition aux facteurs de risque. « L’exposition aux espaces verts est associée à une moindre exposition aux polluants tels que les oxydes d’azote émis par les véhicules », précise-t-il. De même, les espaces verts réduisent l’exposition à la chaleur. « Ils sont dépourvus de béton et d’asphalte qui absorbent la chaleur, la stockent et la restituent lentement dans l’air, contribuant ainsi au réchauffement climatique.» Parmi les effets du stress thermique figurent des troubles cognitifs. Les symptômes incluent des troubles de l’autonomie, des maladies respiratoires, de l’irritabilité, de l’anxiété et de l’épuisement. Dans les cas extrêmes, le stress thermique peut provoquer un coup de chaleur, voire le décès. L’association avec une maladie cardiaque constitue un facteur de risque majeur. Encourager l’activité physique et les interactions sociales est un autre mécanisme important. « Ces mécanismes sont essentiels pour les personnes en convalescence après un cancer ou un infarctus », explique Ashri. Cette étude nous rappelle que la santé est influencée non seulement par les médicaments et les examens, mais aussi par les arbres, les allées et un coin de verdure à proximité du domicile.

Source agence Zavit

Publication dans EHJ-QCCO 13 septembre 2024