Nouvelles ressources (Israël) : traitement et recyclage des eaux de pluie en zones urbaines

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Dans cet article, Ezra Banoun, expert en énergies renouvelables et membre du comité scientifique d’Israël Science Info, présente les technologies israéliennes qui font émerger une nouvelle ressource en eau : les eaux pluviales urbaines.

Par ordre de priorité, les défis écologiques auxquels le monde doit faire face sont : la pénurie d’eaux douces, la  sècheresse, aridité et désertification, la  malnutrition des enfants de moins de 5 ans, la déforestation, la croissance des émissions de gaz a effet de serre, l’insuffisance de nourriture face à l’expansion démographique, la dégradation de la cultivabilité des terres arables et leur abandon, les pollutions organiques et pathogènes, la  pollution plastique et la perte de biodiversité.

Les percées technologiques réalisées en Israël permettent de mettre a la disposition des pays intéressés une nouvelle ressource en eaux douces.

Les eaux de pluie en zone urbaine

De façon générale la proportion des eaux de pluie exploitées parvenant aux zones urbaines est très faible ; il s’agit essentiellement des eaux qui percolent des réseaux hydrologiques superficiels de ces zones vers le réseau hydrographique souterrain.

Les eaux de pluie sont polluées une première fois par la pollution atmosphérique des zones urbaines, une deuxième fois par le ruissellement sur les zones asphaltées et sont recueillies le plus rapidement possible par un réseau d’évacuation de tuyauterie de fort diamètre pour être rejetées en mer.

Il s’agit d’un gaspillage gigantesque de ressources en eaux douces qui constitue le défi écologique le plus grave auquel le monde doit faire face !

Eaux de pluie pour l’arrosage

Utilisation des réseaux hydrographiques souterrains en Israël

Les premiers travaux consistant à utiliser des couches de sables situées au-dessus du réseau hydrologique souterrain pour traiter les eaux dont la pollution était relativement réduite ont été effectuées en Israël il y a une trentaine d’années par l’ingénieur visionnaire Emmanuel Ideolovitch.

Son objectif était d’atteindre le niveau de qualité « quasi-potable » des effluents par filtration sur sable fin de la région urbaine centre du pays qui regroupe Tel Aviv et les villes avoisinantes (Syndicat Urbain DAN).

Ce niveau de qualité atteint a permis de recycler sans limitation les effluents pour la conquête du désert du Néguev dans sa partie occidentale et de développer de façon extraordinaire cette région, où la population civile est bombardée régulièrement par le mouvement terroriste Hamas.

Les percées technologiques de Yaron Zinger

Les travaux de l’Ingénieur israélien le Docteur Yaron Singer ont permis de mettre en œuvre cette solution pour les eaux de pluies de ruissellement bio-traitées avant récupération dans les réseaux hydrologiques souterrains.

La solution proposée par le Dr Yaron Singer est d’installer  des “Bio filtres” à la “source” des écoulements pluviaux afin de permettre la dépollution contrôlée de ces “eaux” jusqu’à un niveau permettant de réinjecter les eaux traitées dans les aquifères locaux.

Cette solution est conçue pour présenter deux avantages majeurs : permettre le traitement à la source des eaux de pluie ce qui limite leur charge en pollution et de permettre leur intégration dans un environnement urbain au sein d’un parc ou de jardins.

Un “bio filtre” est un filtre dans lequel les éléments filtrants ont des qualités favorisant le développement de films de micro-organismes bactériens en mesure de digérer la pollution organique en la transformant en matière minérale. Ce système est utilisé dans des stations d’épuration a filtres bactériens et /ou à film bactérien fixé sur support adapté.

Le bio-filtre de Yaron Singer comporte en surface des plantes d’espèces sélectionnées, plusieurs couches de roches poreuses et une instrumentation pour contrôle de qualité entrainant le recyclage automatique chaque fois que le niveau de qualité atteint n’est pas suffisant pour permettre un rejet dans l’aquifère.

Pour tester l’efficacité du bio-filtre de Yaron Singer trois pilotes ont été prévus le 1er à Kfar Saba, le 2ème à Ramleh et le 3ème Bat-Yam, pour tester la capacité du Bio filtre à traiter les trois types de pollution d’eaux pluviales rencontrées en Israël.

Kfar Saba se trouve à l’extrémité Nord-Est de la région urbanisée du Centre à 8 km de la mer : les eaux pluviales sont stoppées à la source et leur pollution est relativement légère (composés d’azote et traces de carburants). Dans cette région plusieurs puits qui étaient exploités pour fournir de l’eau potable à la population ont été mis hors service par suite de leur teneur en composés d’azote ; l’origine de cette pollution provient du ruissellement des eaux pluviales.

Ramleh se trouve à l’extrémité Sud-Est de la région urbanisée du centre à 18 km de la mer. Là aussi la localisation du site permet de traiter les eaux pluviales à la source et leur pollution est relativement légère quoique de type diffèrent de celle des eaux pluviales de Kfar SABA (conséquence à la proximité de l’Autoroute 40). Bat Yam est une ville côtière et les eaux pluviales risquent d’être chargées de polluants.

Si les tests sont concluants le système sera rendu obligatoire dans un certain nombre de villes en Israël.

Ezra Banoun.

Note de l’auteur : « comme nous l’avons montré avec mon collègue et ami Norbert LIPSZYC dans notre ouvrage disponible fin de mars, «Le défi climatique : catastrophe ou opportunité» le défi climatique est loin d’être le seul défi d’ordre écologique auquel le monde doit faire face ».

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