Pourquoi les coquelicots du Néguev (Israël) sont-ils de plus en plus rouges ?

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Alors que Fabrice Nicolino (journaliste à Charlie Hebdo) et Franck Laval (militant, président de Écologie sans frontière) viennent de lancer l’appel Nous voulons des coquelicots, demandant l’interdiction de tous les pesticides en France, qui a déjà reçu plus de 224000 signatures, Ezra Banoun (expert en énergies renouvelables) et Norbert Lipszyc (Président de la Société de Protection de la Nature en Israël, SPNI France) rappellent que les sites du Néguev reconquis sur la partie occidentale et mis en culture depuis se recouvrent chaque année de coquelicots et d’anémones.

Ces sites touristiques sont très prisés des israéliens et des milliers de familles qui viennent les visiter le Néguev occidental tapissé de rouge. Les visiteurs qui viennent admirer ce spectacle éphémère, une à deux semaines par an, se demandent pourquoi les coquelicots du Néguev sont de plus en plus rouges.

Une étude menée conjointement par l’Université Ben Gourion du Néguev et la Faculté d’agronomie, alimentation et environnement de Rehovot (Université Hébraïque de Jérusalem) a montré que les troupeaux de bovins des fermes israéliennes et des bédouins sont de plus en plus nombreux à venir pâturer les étendues du Néguev. Les troupeaux ne s’approchent pas des coquelicots, toxiques, mais broutent à plaisir toutes les autres herbes.

Les coquelicots ne sont plus ombragés, et ils sont de plus en plus exposés au soleil. Résultats : les coquelicots du Néguev sont chaque année de plus en plus rouges…

Ezra Banoun précise : « Le Néguev est une région désertique qui s’étendait sur 60% du territoire israélien lors de la création de l’Etat. David Ben Gourion, premier président de l’état a déclaré :  ‘’si  nous ne parvenons pas à vaincre le désert, le désert nous vaincra’’. Une campagne publique a été lancée pour attirer des pionniers dans les pôles définis pour la reconquête méthodique du désert. Avec comme slogan ‘’Nous allons faire refleurir le désert’’. Des dizaines de milliers de pionniers se sont portés volontaires. Aujourd’hui déjà le quart du désert du Néguev a refleuri ! La région reconquise est devenue le grenier à blé du pays, un centre de High Tech et de Recherche de niveau international et la région où se développent le plus vite l’utilisation de l’énergie solaire. Les efforts ont été poursuivis génération après génération avec pour objectif de reconquérir et de faire fleurir 50% du désert en 2030, et de continuer jusqu’à ce que tout le désert fleurisse ».

Sources : blog de Katy Bisraor Ayache, 2016 et Ambassade d’Israël

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Texte de l’appel Nous voulons des coquelicots

Les pesticides sont des poisons qui détruisent tout ce qui est vivant. Ils sont dans l’eau de pluie, dans la rosée du matin, dans le nectar des fleurs et l’estomac des abeilles, dans le cordon ombilical des nouveau-nés, dans le nid des oiseaux, dans le lait des mères, dans les pommes et les cerises. Les pesticides sont une tragédie pour la santé. Ils provoquent des cancers, des maladies de Parkinson, des troubles psychomoteurs chez les enfants, des infertilités, des malformations à la naissance. L’exposition aux pesticides est sous-estimée par un système devenu fou, qui a choisi la fuite en avant. Quand un pesticide est interdit, dix autres prennent sa place. Il y en a des milliers.

Nous ne reconnaissons plus notre pays. La nature y est défigurée. Le tiers des oiseaux ont disparu en quinze ans; la moitié des papillons en vingt ans; les abeilles et les pollinisateurs meurent par milliards ; les grenouilles et les sauterelles semblent comme évanouies ; les fleurs sauvages deviennent rares. Ce monde qui s’efface est le nôtre et chaque couleur qui succombe, chaque lumière qui s’éteint est une douleur définitive. Rendez-nous nos coquelicots ! Rendez-nous la beauté du monde !
Non, nous ne voulons plus. À aucun prix. Nous exigeons protection.

Nous exigeons de nos gouvernants l’interdiction de tous les pesticides de synthèse en France. Assez de discours, des actes !

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