Université de Tel-Aviv : mini-satellites pour la surveillance de la pollution et formation d'experts de l'espace

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L’Université de Tel-Aviv construit un nouveau centre spatial pour la création et le lancement de satellites spécialisés, de la taille d’une boite à chaussures, destinés à la recherche scientifique pour la surveillance de la pollution de l’air, les télécoms, le suivi des forêts tropicales et des applications agricoles. Le nouveau centre, qui rendra la technologie satellitaire accessible aux chercheurs de tout le campus, a été présenté à la 13e Conférence internationale sur l’espace, (29 – 30 janvier) à l’Université. L’initiative est soutenue par la Fondation Porter, et le centre sera situé dans l’Ecole Porter d’Etudes environnementales de l’Université de Tel-Aviv. Les mini-satellites spécialement, conçus pour répondre à des questions scientifiques spécifiques, seront construits par des experts et des ingénieurs en coopération avec les professeurs et les étudiants de l’Université de Tel-Aviv. Ils seront réalisés en peu de temps et à des coûts relativement bas.

« Jusqu’à présent, les scientifiques qui avaient besoin de satellites pour leurs recherches devaient utiliser les services des grands satellites, généralement lancés par les gouvernements ou l’armée« , explique le Pr Colin Price, directeur de l’Ecole Porter, qui a mené l’initiative en collaboration avec Dr Meir Ariel, chef du Centre des Sciences de Herzliya. « La méthode du nouveau centre les libère de cette dépendance, et leur permettra une souplesse beaucoup plus grande dans l’utilisation des satellites pour la recherche« .

Former la prochaine génération d’experts dans le domaine de l’espace

La nouvelle approche, rendue possible par la révolution de la miniaturisation technologique, repose sur l’utilisation de cubes d’une taille de 10 x 10 x 10 cm, assemblés pour composer de minuscules satellites, « de la taille d’une boite à chaussure« , selon le Pr Price. Chaque mini-satellite sera équipé de caméras et de capteurs minuscules, en fonction de la mission à laquelle il sera destiné, et d’une antenne qui lui permettra d’envoyer des données à la station au sol. La construction d’un mini-satellite prend environ deux ans, comparée à 10 ou même 20 ans pour celle d’un grand satellite, et son coût de construction et de lancement est d’environ un demi- million de dollars, contre des centaines de millions requis pour un satellite traditionnel.

Colin price
Pr Colin Price

Les mini-satellites « montent » dans l’espace sur des engins spatiaux lancés dans le monde entier et entrent en orbite autour de la Terre à une altitude de 400 à 600 kilomètres. Ils se déplacent à une vitesse de 8 kilomètres par seconde et font le tour du globe toutes les 90 minutes. Ils peuvent être utilisés pour la recherche dans tous les domaines: surveillance environnementale, pollution de l’air, surveillance des forêts tropicales, des icebergs polaires ou des migrations animales, agriculture, réseaux de communication, géophysique, géographie, recherche atmosphérique, météorologie, biologie, médecine, etc.

En plus de ses activités de recherche, le centre se consacrera également à l’éducation  et construira des programmes pour former des étudiants dans le domaine des sciences spatiales et des satellites. Il devrait également participer au projet « Israël 70 », qui marquera le 70e anniversaire du pays, par la construction de satellites miniatures dans 70 lycées, et leur lancement dans l’espace.

« Notre centre aura des préoccupations essentiellement scientifiques« , conclut le Prof. Price. « C’est un centre multidisciplinaire conçu pour servir les chercheurs sur tout le campus, dans des domaines allant des sciences exactes, de l’ingénierie et des sciences de la vie jusqu’aux sciences sociales, sciences de l’éducation, le droit et même les arts. En plus de son activité de recherche, il s’occupera de former la prochaine génération d’experts dans le domaine de l’espace et des satellites« .

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